Aug 19, 2010

Le Coup D’état de 1964



Une mutinerie éclate le 17 Février 1964, dans la nuit. Des officiers gabonais se sont emparés du Président Léon MBA, du Président de l’Assemblée Nationale, Louis BIGMAN, ainsi que de plusieurs ministres et personnalités politiques, parmi eux figure Albert Bernard BONGO. Les mutins ont constitué un comité révolutionnaire. Ils ont mis en place un gouvernement provisoire civil dont la direction est confiée à Jean Hilaire AUBAME. Albert Bernard BONGO, quelques membres du gouvernement et plusieurs personnalités du régime sont conduits au Camp Baraka (qui ce jour la, méritait bien mal son nom) sous la garde des mutins. Informées de la situation, les forces françaises débarqueront à l’aéroport de Libreville, en provenance de Bangui, la Capitale Centrafricaine, que les mutins n’avaient pas pris soin de contrôler militairement. La mutinerie sera rapidement, et de manière effective, réprimée par l’armée française. Le 20 Février, a huit heures du matin, toute résistance organisée aura cessé et ce sera l’heure des règlements de compte politique, une fois Léon MBA récupéré a Lambaréné, où il avait été détenu pendant la « bataille de Libreville ». Les Lycéens se sont mis en grève au lendemain du 18 Février. Elle durera bien plus longtemps que l’insurrection des militaires. Des affrontements auront lieu dans la Ngounié, le fief du Vice Président Paul Marie YEMBIT. On annoncera la mort d’un élève. Le Woleu Ntem, d’où est originaire Jean Hilaire AUBAME, sera également mis en accusation. Il sera affirmé que « des élèves originaires du Woleu Ntem » seraient des meneurs des manifestations enregistrées dans les différents établissements scolaires. Léon MBA ne manquera pas d’ailleurs d’affirmer que les étudiants gabonais expatriés ont participé à l’organisation du complot de 1964, faisant l’amalgame avec les militants communistes. Il dénoncera la vindicte populaire. En Mars, des incidents se produiront encore dans la Province de la Ngounié. Paul Marie YEMBIT, une fois de plus commode bouc émissaire, sera à nouveau mis en cause. Ce sera l’occasion de se séparer de lui. Le 12 Avril 1964, les élections seront malgré tout organisées, au cours desquelles 47 sièges étaient à pourvoir à l’Assemblée Nationale. Vint alors le procès des conjurés, qui débutera le 25 Août 1964, à Lambaréné, vingt quatre heures avant la date initialement annoncée. La Province avait été mise en quasi-état de siège, « en état de garde a vue ». Jean Hilaire AUBAME écopera de dix ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour. Ce sera la plus sévère des peines prononcées, bien que le commissaire du Gouvernement ait réclamé la peine de mort, ou les travaux forcés pour les principaux accusés. L’aîné a eu raison de son cadet. Léon MBA a définitivement éliminé son frère de la scène politique gabonaise. La physionomie du pays va alors changer, quand en Septembre 1964, Léon MBA va déclarer « qu’une page malheureuse de notre histoire est tournée ».

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